SOCIÉTÉ D'ÉTUDES BENJAMIN FONDANE

Entre mystique et philosophie N° 21

André Montagne

(1922-2017)

Dernier survivant du convoi dit des « 45.000 », il fut déporté à Auschwitz le 6 juillet 1942 après avoir éte arrêté pour des motifs politiques. Il fut aussi l’un des derniers témoins ayant connu Fondane avant sa mort. C’est à l’hôpital d’Auschwitz, où il travaillait comme infirmier, qu’il rencontra Fondane en septembre 1944. Ce fut entre eux une amitié immédiate, qu’il évoqua avec émotion lors de l’entretien qu’il accorda à Frédéric Le Dain en 2007, et dont le récit fut publié dans notre Cahier N0 10. Ajoutons qu’il publia également un témoignage dans Les Lettres Françaises du 26 avril 1946, à la suite duquel il entra en contact avec Geneviève Fondane.

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Témoignage de Lazar Moscovici

Nous remercions Vincent Guillier, qui nous a communiqué une découverte : « En fouillant dans les boîtes des bouquinistes parisiens, je suis tombé un jour sur un livre de Benjamin Fondane : Ecrits pour le cinéma. À ma grande surprise, j’y découvris une lettre du docteur Lazar Moscovici, accompagnée d'une photocopie d'un texte de 3 pages intitulé “Fondane”. Au bout de quelques lignes, je compris qu’il s’agissait d’un témoignage sur les derniers jours de Fondane. Voici le contenu de la lettre, adressée à un certain Georges, que nous n’avons pu identifier » :

Cher Georges,
Je vous envoie la photocopie de l'article (România Literara, 1982) de Crohmalniceanu sur Fondane et Chestov. J’y ajoute un portrait de Fondane que j'ai écrit à mon retour de déportation à la demande d'Ilarie Voronca qui m'avait accueilli à la Radio en langue roumaine des Champs-Elysées quelques semaines avant son suicide. Par quelle fatalité ai-je été le témoin des derniers jours de ces deux poètes maudits que je ne connaissais pas auparavant autrement que par la littérature ? amitiés.

Docteur Lazar Moscovici

Le texte dactylographié de trois pages accompagnant cette lettre commence par : « C’était un matin de l’été 1944… ». Il avait été publié dans la revue Dialogue N0 7 en 1981. André Montagne possédait également une copie de ce témoignage.