SOCIÉTÉ D'ÉTUDES BENJAMIN FONDANE

Pourquoi l'art - Chimériques esthétiques N° 22

Éditorial

Cent vingt années après sa naissance, Benjamin Fondane est resté vivant parmi nous, son oeuvre nous stimule et nous rassemble. Et 2018 a tenu ses promesses : publications et rencontres ont témoigné de sa présence. Pour les publications : Devant l’Histoire (Monique Jutrin), Dialogues au bord du gouffre (Gisèle Vanhese), Fondane et Gourmont (Agnès Lhermitte, Carmen Oszi, Aurélien Demars), traduction en italien du Festin de Balthazar (Alvise Masto et Alice Gonzi), traduction française de Privelişti (Odile Serre), traduction roumaine de Avec Benjamin Fondane au-delà de l’Histoire (Ticu Goldstein). De nouveaux projets sont en voie de réalisation. Qu’est-ce que l’Art ? Pourquoi l’Art ? Qu’en est-il de l’esthétique ? Comment situer l’artiste dans la société ? Telles sont les questions qui nous ont préoccupés au cours de cette 18e rencontre de Peyresq.

Un premier chapitre, Chimériques esthétiques, réunit des considérations d’Agnès Lhermitte, de Serge Nicolas et de Vincent Gogibu autour de Remy de Gourmont et du Faux Traité de 1925. Cette réflexion se poursuit dans le chapitre suivant avec les textes d’Alice Gonzi et de Jean Dhombres autour du thème : Poésie et philosophie.

L’intérêt de Fondane pour le cinéma a suscité des réflexions nouvelles. La découverte d’une correspondance inédite avec Jean Paulhan nous apprend que Fondane avait été sollicité par la N.R.F. pour assumer la chronique du cinéma. Carmen Oszi nous livre le résultat de ses recherches concernant le tournage et la réception de Rapt, soulignant la teneur de ce défi cinématographique. Eric de Lussy a fouillé les archives de la Bibliothèque Nationale pour reconstituer la carrière de Lucas Gridoux.

La présence de Marina Levikoff, qui nous a présenté un tableau et un livre d’artiste consacrés à Fondane, et d’Eliad Moreh, directrice du Musée d’Art de Yad Vashem, a donné lieu à un dialogue captivant. D’autre part, Saralev Hollander a centré son exposé sur la proximité de Fondane et de Chagall en se fondant sur l’article que Fondane à consacré au peintre. La dernière session : L’écrivain et le social, se situe dans le prolongement de la publication récente du volume Devant l’Histoire, dont Evelyne Namenwirth fait un compte rendu, auquel Monique Jutrin ajoute quelques éléments inédits. Margaret Teboul propose sa lecture des deux articles consacrés aux congrès de 1934 et de 1935, tentant de les situer dans la pensée de Fondane. Enfin, la découverte par Aurélien Demars d’un texte de 1921 : Démocratie et art, nous montre que ces questions hantaient Fondane depuis longtemps.

Dans les notes, vous trouverez un fragment d’une lettre de Fondane à son ami Călugăru, un compte rendu par Monique Jutrin du livre de Gisèle Vanhese, ainsi qu’une note de lecture de Jean-Pierre Longre sur Paysages.

Il nous reste à vous dire la profonde tristesse éprouvée après la disparition de Charlotte Wardi, d’Anne Quesemand et de Roxana Sorescu.